La question posée sur l’étagère de la cuisine

Citation

La question était posée sur l’étagère de la cuisine. Entre l’huile d’olive et le fait-tout. Comme j’y rangeais les pâtes, à chaque plat de coquillettes, de pennes ou de tortellinis, la question se posait.

Pour accompagner les nouilles, j’aime bien faire une sauce avec un pot de fromage blanc-chantilly, du curry et un peu de fleur de sel. Excellent et super rapide à préparer ! Très bien aussi pour accompagner les gnocchis.

La question ne se posait pas consciemment, bien sûr. Personne ne la voyait d’ailleurs. Ce que voyait la plupart des gens, c’est un pot en verre, avec un motif de fleurs gravées et un gros bouchon en liège.

Pour une personne, pour un repas complet, il faut la moitié du pot de pâtes. Avec les tortellinis, j’aime bien mettre de la sauce tomate aux cèpes. Et les accompagner d’une petite salade de pousse de graine de radis et de fenouil.

J’avais reçu le pot pour ma confirmation.

Quand le labo a décidé de recruter un deuxième électronicien, c’est C. qui a été choisie. Dans l’atelier attenante au bureau de mon père, la table de travail de C. était celle-là même où, avant son arrivée, je m’installais parfois pour dessiner avec le traceur.

C. était fan de course d’orientation. A un moment donné, mon père a fait beaucoup de courses d’orientation. Parfois, il nous emmenait. J’aimais bien lire les cartes, trouver les balises, me balader en forêt. Pour ce qui est de la course par contre, je n’ai jamais vraiment accroché. Mon père, lui qui à l’époque ne faisait absolument rien sans nous, allait parfois seul à une course.

Pourquoi est-ce que pour ma confirmation, C. – collègue de mon père que j’avais rarement croisée – m’a offert un pot en verre qu’elle avait elle-même gravé à la main ?

Ce printemps, j’ai donné le pot à Emmaüs.

Il y a des questions dont la réponse ne me concerne pas.

Scared

Citation

In your eyes,
I see the ghosts of all men I’ve admired,
and kept at a distance.
I’ve accused them
not to love me
but was unable to love them.

I can’t stop listening to your voice,
in delight
and desperate hope.

I watch the shadows of love in movies
hear about life in songs
weave mine
in dreams.

Had to crawl myself out of the hole
– tears made religion –
in which I was born.

Looks like now,
I’m just scared.

Scared to stand.
Scared to love.
Scared to live.

Do stand.
Do love.
Do live.

Il était reveneure …

Citation

Il était reveneure, les slictueux toves
Sur l’allouinde gyraient et vriblaient;
Tout flivoreux vaguaient les borogoves,
Les verchons fourgus bourniflaient.

’Twas brillig, and the slithy toves
Did gyre and gimble in the wabe;
All mimsy were the borogoves,
And the mome raths outgrabe.

Lewis Carroll, Jabberwocky
Traduction française : Henri Parisot

rêve, sens